Dans le cadre du programme d’invitation du Simons Institute au sujet de SAT (SAT Reunion Semester), j’ai eu le plaisir d’être invité sur un séjour long dans ce lieu mythique autour de l’informatique théorique et situé au coeur du campus de Berkeley.
Les journées étaient rythmées par des discussions, des tableaux blancs à remplir, des présentations improvisées. Loin des tumultes des tâches administratives laissées à Bordeaux, c’était une véritable période de respiration scientifique. Beaucoup de jolies discussions (qui seraient trop longues à résumer ici) mais probablement un regret. Après des années à essayer de sensibiliser les collègues sur l’importance d’étudier expérimentalement les algorithmes de recherche (particulièrement SAT) qui existent actuellement, j’ai pu mesurer la force d’un certain conservatisme. C’est un sujet difficile à valoriser car extraordinairement complexe en pratique, dans lequel il ne s’agit pas de montrer que l’on bat un autre algorithme de quelques benchs. Malgré la bonne volonté d’une partie de la communauté, il reste quasi impossible de publier des articles traitant de ce sujet.
En deux mots, la quasi totalité des publications s’évertuent à montrer qu’en intégrant tel ou tel nouveau mécanisme, on améliore (parfois sur un sous ensemble de problèmes) les performances actuelles. c’est bien entendu très bien et nécessaire (nous avons même écris un guide pour que cet évaluation se fasse dans de bonnes conditions). Mais quasi aucune n’étudie pourquoi et comment cette modification agit. Cela questionne tout de même notre connaissance des mécanismes sous-jacents.
Mais je ne désespère pas convaincre.
La salle principale de l’institut dans laquelle tout le monde discute et converge (principalement à l’heure du thé).
Un petit détour le matin en venant de San Francisco, en chemin pour Berkeley. Jolies conditions de travail.